Souvent présentée comme le pendant de la ménopause, l’andropause n’est pas sans conséquence chez les hommes en vieillissant. À quel âge apparait l’andropause ? Quels sont les symptômes ? Existe-t-il des traitements ? Nous répondons à ces questions dans cet article.

 

L’andropause : qu’est-ce que c’est ? 

Aussi appelée déficit androgénique, elle constitue un ensemble de symptômes physiologiques et psychologiques chez l’homme en vieillissant. Il ne s’agit ni d’une maladie ni d’une condition, mais plutôt d’un phénomène biochimique associé au vieillissement naturel. L’andropause est principalement caractérisée par une diminution de l’hormone masculine, appelée testostérone. 

Comme le rappelle le Professeur Young, responsable du service d’endocrinologie et des maladies de la reproduction du CHU de Bicêtre, l’andropause n’est pas comparable à la ménopause car ce trouble ne touche une minorité d’hommes. De plus le déclin hormonal est partiel et progressif. Enfin, les hommes n’ont pas de perte de sécrétion hormonale ni de gamètes et n’ont donc pas de perte de fertilité.

 

À quel âge apparait l’andropause ? 

Le Docteur Beley, médecin urologue à Paris mentionne que l’andropause s’accroît avec l’âge, et les symptômes physiologiques apparaissent généralement à partir de 45 ans. En effet, selon une étude, seulement 2 % des hommes âgés de 40 à 80 ans vivent une andropause (source). Cela représente 3 % chez les hommes de 60 à 69 ans et 5 % chez les hommes de 70 à 79 ans.

Elle est rarement dépistée due au manque de connaissances, et au fait qu’elle intervient en dehors de tout contexte pathologique. De ce fait, il est possible de manifester des symptômes de manière précoce dès l’âge de 20 ans. Enfin, comme une petite minorité des hommes peut être touchée par le déficit androgénique, l’âge peut différer d’un homme à l’autre. 

 

Combien de temps dure l’andropause ? 

La baisse de production de testostérone est inévitable et la durée du syndrome de l’andropause est aujourd’hui impossible à définir. Cela dépend de l’âge auquel elle se déclenche et les moyens mis en place pour faire remonter votre taux de testostérone. 

N’oubliez pas que la diminution de la testostérone se fait progressivement. Cela peut commencer à 30 ou 40 ans, vous ne perdrez alors que 1 % de testostérone par an. Les symptômes ne se feront alors pas du tout ressentir. 

 

 

Symptômes : comment se manifeste l’andropause ? 

L’andropause se manifeste principalement par une baisse de la production de testostérone. Cette diminution peut s’expliquer par différents symptômes reposant sur le plan physique, sexuel, ou même psychologique, dont trois principaux : 

  • Une baisse de l’appétit sexuel
  • Des érections matinales moins fréquentes
  • Une incapacité d’avoir une érection et de la maintenir pendant le coït.

En plus de ces dysfonctions érectiles, d’autres symptômes potentiellement associés à l’andropause peuvent se manifester comme : 

  • Une sudation excessive
  • Des douleurs musculaires et articulaires plus fréquentes
  • Une fragilité osseuse
  • Une baisse importante d’énergie
  • Des troubles du sommeil
  • Une vague déprime
  • De légers problèmes de mémoire et de concentration
  • Une augmentation du périmètre abdominal. 

Comme mentionné précédemment, le déficit androgénique est encore très mal diagnostiqué. C’est pourquoi, les symptômes et leur intensité peuvent différer d’un homme à l’autre. L’International Journal of Clinical Practice rappelle néanmoins que même si les symptômes peuvent être légers pour certains, il n’empêche pas d’être contraignant et difficile psychologiquement à endosser. C’est pourquoi, aucun signe d’andropause n’est à prendre à la légère (source). 

 

Comment se fait le diagnostic ? 

Les critères menant au diagnostic d’une andropause se repose d’abord sur les symptômes ressentis par le patient. Le médecin pourra utiliser certains types de formulaires pour mieux comprendre l’intensité des symptômes comme : le test AMS (Aging Male Score) (source), ou le test ADAM (Androgen Deficiency of the Aging Male) (source). 

Le médecin en profitera pour aussi établir un bilan de santé complet notamment des analyses sanguines pour exclure les autres causes possibles des symptômes ressentis.

L’International Society for the Study of the Aging Male (ISSAM) a d’ailleurs établi des recommandations officielles pour le diagnostic de l’andropause (source). L’ISSAM explique que les analyses sanguines utilisées pour connaitre le taux de testostérone et détecter un éventuel un déficit devraient être instaurées systématiquement dans le diagnostic de l’andropause. En effet, celles-ci sont encore proposées que lorsque le patient ressent au moins deux symptômes potentiellement liés au déficit androgénique. 

Dans ces analyses sanguines, deux taux de testostérone sont mis en évidence : 

  • Le taux de testostérone totale : il se compose de la testostérone liée à un transporteur et de celle qui circule librement dans le sang ;
  • Le taux de testostérone libre : il s’agit de la testostérone libre qui est active dans le corps. Seulement 2 % circule librement dans le sang.

 

Personnes à risques et facteurs à risque 

Outre le vieillissement naturel de l’homme, d’autres facteurs peuvent être associés à un taux plus faible de testostérone : 

  • Une consommation excessive d’alcool et de marijuana
  • Un surplus de poids et une obésité abdominale
  • Le diabète et le syndrome métabolique
  • Le taux de cholestérol trop élevé
  • Des problèmes au foie
  • Des maladies chroniques  
  • Le stress chronique
  • La prise de certains médicaments, comme les antipsychotiques. 

 

 

Les causes de l’andropause 

Les 2 % de testostérone qui circulent librement dans le sang est généralement lié à deux protéines appelées albumine (faiblement liée) et SHBG (fortement liée).

Lorsqu’il y a une baisse de la sécrétion de testostérone, le vieillissement naturel et l’élévation du taux de SHBG sont souvent en cause. En effet, l’augmentation de cette protéine a pour effet de retirer de la circulation sanguine la testostérone. Elle favorise alors l’andropause et ses symptômes physiologiques. 

La diminution du taux de testostérone n’est pas forcément un signe avant-coureur du déficit androgénique lié à l’âge. En effet, des lésions des testicules suite à un traumatisme ou une castration, des troubles hormonaux comme les maladies de l’hypophyse, ou encore certains médicaments peuvent provoquer l’abaissement de la testostérone. (source)

 

Les solutions et les traitements 

L’étude European Male Aging Study mentionne que le traitement à la testostérone convient à très peu d’hommes (source). En effet, les observations montrent que la plupart du temps les symptômes sont plutôt liés à d’autres facteurs comme le vieillissement, l’obésité, ou à un autre problème de santé. En effet, 20 à 40 % des hommes développeraient en fait des symptômes similaires à ceux de l’andropause avec l’âge. 

 

Les solutions sans traitement

Si les symptômes sont peu intenses ou que vous suspectez un début d’andropause, il est nécessaire d’en parler à votre médecin pour mettre en place des solutions simples et sans traitement particulier.

Généralement, il suffit de changer quelques habitudes de vie pour rendre votre santé et vos symptômes moins prenants. Comme par exemple :

  • Une alimentation plus saine et équilibrée
  • La pratique régulière d’exercices physiques
  • Une amélioration de la qualité de son sommeil
  • Une réduction du stress quotidien.

À noter que l’ail est un aliment qui permet d’augmenter le taux de testostérone (source) tout comme certain exercice physique, plus particulièrement les exercices cardiovasculaires et la musculation (source).

 

Les traitements disponibles 

Au contraire, si vous êtes diagnostiqués d’un déficit androgénique sévère, plusieurs traitements sont disponibles pour rendre votre quotidien moins contraignant. 

 

Les compléments

La prise de compléments dédiés à l’augmentation du taux de la testostérone est une solution confortable pour rendre vos coïts de nouveaux plus intenses. Comme par exemple, le Testo Ultra, un complément disponible pour tous les hommes rencontrant des dysfonctions érectiles et souhaitant booster leur appétit sexuel. Pour en savoir plus retrouvez notre avis sur Testo Ultra.

 

Les antidépresseurs 

La testostérone aide à réguler l’humeur. C’est pourquoi, si vos symptômes sont de l’ordre de la dépression, de la perte d’énergie et de la motivation, votre médecin pourra alors vous prescrire des antidépresseurs, ou bien une thérapie avec un psychologue. 

La dépression est en fait le premier symptôme à se manifester dans l’andropause. En effet, beaucoup d’hommes entreprennent d’abord d’aller voir un psychologue avant de faire un bilan sanguin pour savoir où en est leur taux de testostérone (source).

 

L’hormonothérapie

Enfin malgré le débat autour de ce traitement, l’administration de testostérone peut être envisagée. Elle n’est possible que chez les hommes ayant des symptômes prononcés, avec un déficit en testostérone confirmé par des dosages (source).

Plusieurs prescriptions d’hormonothérapie sont disponibles : 

  • En France, nous favorisons les injections d’androgènes toutes les deux à trois semaines
  • En Angleterre, des patchs ou des implants sont disponibles
  • Aux États-Unis, un gel de testostérone est privilégié. 

Ce dernier serait une bonne solution selon le docteur Buvat pour qui il allie efficacité et commodité d’emploi par rapport aux autres formes de testostérone. 

L’ISSAM insiste sur le fait que l’objectif d’une hormonothérapie est de restaurer et de maintenir des taux plasmatiques de testostérone physiologiques.

Cependant, ce traitement n’est pas sans conditions puisque le patient devra entreprendre une surveillance médicale stricte et régulière. La prescription d’hormones mâles reste controversée par la majorité des scientifiques. En effet, elle peut favoriser la croissance d’un cancer de la prostate. Les patients doivent alors se soumettre à un examen clinique pour examiner la prostate avec notamment : 

  • Un toucher rectal
  • Un dosage d’un marqueur prostatique appelé PSA (Prostatic Specific Antigen)
  • Une analyse de sang, la NFS (Numération Formule Sanguine).

 

Les préventions 

Le meilleur moyen de prévenir l’andropause est d’en parler à son médecin dès que des symptômes comme cité ci-dessus se manifestent. Des tests sanguins pourront alors être prescrits pour déterminer si oui ou non, vous êtes diagnostiqués d’andropause. 

Bien souvent de simples changements suffisent pour maintenir un taux de testostérone stable. En adoptant un mode de vie sain, le taux de testostérone sera susceptible de remonter, revenir à la normale et se stabiliser. Notamment l’adoption d’une alimentation plus saine permettra d’atténuer et de prévenir les symptômes liés à l’andropause. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré l’impact du taux de testostérone dans le développement du diabète de type 2 (source) ainsi que de l’obésité (source).

 

 

Les suivis 

Si un traitement sous hormonothérapie est mis en place, le patient est alors suivi de manière régulière jusqu’à l’arrêt du traitement. La surveillance est effectuée à 3, 6 et 12 mois après le début du traitement, puis s’il n’y a pas d’effets négatifs chez le patient, tous les ans (source). 

La compatibilité du traitement avec le patient est jugée cliniquement sur le sentiment de bien-être, sur l’humeur, sur l’intérêt et l’activité sexuels. Enfin, la prostate mais aussi les seins, le PSA et l’hématocrite doivent être contrôlés pour surveiller un potentiel développement du cancer de la prostate (source). 

L’ISSAM recommande de pratiquer un bilan lipidique à jeun avant le début du traitement et à intervalles réguliers, au minimum 1 fois par, pendant le traitement.

S’il y a l’apparition d’une modification prostatique suspecte ou d’un taux de PSA anormal, le traitement doit être arrêté et un bilan urologique déclenché. En effet, le taux de PSA permet de dépister le cancer de la prostate. Si son total est au-dessus de la valeur normale du test, une consultation auprès d’un urologue est prescrite pour pouvoir continuer ou non le traitement.

À savoir qu’une réduction des doses ou un changement total de préparation pourra aussi être envisagé selon les résultats des analyses lors du suivi.

 

Conclusion 

C’est tout à fait normal de rencontrer un déclin dans la production de la testostérone lorsque vous vieillissez. Quelque soit les symptômes rencontrés ou si vous avez des interrogations au sujet de l’andropause, parlez-en à votre médecin généraliste. Il saura vous écouter, répondre à vos interrogations et surtout, vous accompagner dans le diagnostic du déficit androgénique lié à l’âge. 

 

Avant d’envisager une hormonothérapie, des alternatives moins impactantes sur la santé seront à prendre en considération. Votre médecin vous conseillera tout d’abord de changer vos habitudes de vie pour observer un taux de testostérone de nouveau normal. Si les symptômes deviennent plus difficiles à gérer au quotidien, une prescription d’hormones mâles sera alors envisagée.